L’inspiration religieuse de la musique occidentale est connue et traverse toutes les périodes musicales. Même au cœur d’un répertoire que l’on croirait volontiers profane se glissent des hommages, des clins d’œil, des dédicaces religieuses. Si la IXème de Bruckner est un véritable traité sur la Trinité, celle de Beethoven est la résolution du dilemme posé par la Missa Solemnis.
Dans leurs œuvres, les compositeurs expriment leur vision de Dieu, leur rapport au Christ, leurs doutes, leur crainte, leur espérance, en un mot leur foi. Et le Dieu de Mozart n’est pas exactement celui de Haydn ou de Liszt, tandis que le Christ de Beethoven évolue, ou plus exactement la relation de Beethoven au Christ d’abord héros, puis finalement sauveur et espoir, évolue.
Wagner lui-même, avec Parsifal, entend poser une nouvelle religion. De même, le regard que posent ces grands maîtres sur l’élément central de la foi chrétienne qu’est la passion du Christ n’est pas rigoureusement identique. Non pas que Dieu soit différent, mais chacun met en musique ce qui lui parle, l’inquiète, l’interpelle. Pour Liszt, dans le Via Crucis, c’est la victoire qui l’intéresse, pour Beethoven dans le Christ au Mont des Olivier, le héros auquel il voudrait ressembler, pour Gounod dans Rédemption c’est tout autant la victoire que le temps de l’Eglise qui s’ouvre, pour Marcel Dupré et Claudel, le chemin que l’homme lui-même parcourt dans ce chemin de la croix. Pour Poulenc, c’est l’âme, l’émotion de Marie et la supplique du fidèle lui-même qu’il scrute dans le Salve. Quant à Haydn, il brosse un tableaux musicale expressif des 7 dernières paroles du Christ.
Voici six tableaux que nous vous proposons de vivre chaque jour sur Cyrano.net. Une médiation musicale pour avancer dans les pas du Christ du dallage au Calvaire, à la gloire, que l’on soit croyant ou non.