Suite de la chronique musicale consacrée à la Grèce Antique avec, cette semaine, une présentation des divers instruments de musique de l’époque.
Outre la citharodie (chanteur soliste et cithare) et l’aulodie (chant soliste et aulode), les grecs pratiquaient le chant choral, toujours accompagné d’un instrument.
Les principaux poètes-musiciens furent Alcman à Sparte, Stésichore et Pandare.
Les formes principales du chant choral étaient :
– le péan : chant en l’honneur d’Apollon accompagné à la cithare
– le dithyrambe : chant dédié à Dionysos accompagné par l’aulos ou le barbiton
– l’hymne : chant solennel adressé aux dieux accompagné d’une cithare
– la thrène : chant funèbre souvent joué avec l’aulos
– l’hyménée : chant nuptial accompagné également par l’aulos
– et enfin la scolie : chanson de banquet joué par l’aulos ou le barbiton
Ce n’est qu’au VIIème siècle que la musique purement instrumentale apparaît, avec la citharistique et l’aulétique.
Faisons maintenant ensemble un tour plus approfondi des instruments de musique de cette époque.
Instruments à corde :
– La lyre : à l’origine composée avec une carapace de tortue et des cornes de chèvres :
– la khitara ; ancêtre de la guitare, cet instrument est composé d’une grande caisse de résonnance en bois. Ses cordes sont passées de 7 à 12 au Vème siècle ; celles-ci passent sur un chevalet. La main droite pince les cordes avec la main ou avec un plectre (ancêtre du médiator). Cet instrument est consacré à Apollon.
– Dérivé du khitara, le khitara berceau est le même instrument avec comme différence une caisse de résonnance arrondie. C’est un instrument domestique.
– Le barbiton : c’est une lyre avec des bras plus long, il est également plus étroit. On en joue pour accompagner les chants des banquets ; c’est pourquoi il est voué au culte de Dionysos.
– La harpe n’apparaît qu’au Vème siècle. Elle peut prendre une forme angulaire ou triangulaire (trigonon) :
– Le luth, ou pandoura, n’est apparu qu’au IVème siècle.
Les instruments à vent :
– L’aulos : instrument en bois, ivoire ou métal, avec une anche double (comme le hautbois). Les joueurs d’aulos soufflaient dans deux de ces instruments à la fois, avec une bande de cuir appelée phorbeia qui empêchaient le gonflement des joues. Instrument d’origine d’Asie Mineure, il était voué au culte de Dionysos et avait une sonorité douce et langoureuse.
– La syrinx : appelée aussi flûte de pan (du nom du dieu berger d’Arcadie).
– La flûte traversière était rare et n’est apparue qu’à la fin de cette civilisation.
– La salpinx : trompette en métal munie d’une embouchure en corne : c’était un instrument d’appel.
Les percussions :
– Les crotales, sorte de castagnettes
– Les cymbales ou kymbalon, apparues seulement à partir du VIème siècle
– Le tympanon est un tambour sur cadre. Lié aux rites agraires, la personne qui en joue ci-contre est donc une compagne de Dionysos.
Nous verrons ensemble la semaine prochaine la théorie musicale et le système musical de cette époque, si riche en inventions.
Morceau de la semaine :
A mon sens le plus beau concerto pour piano joué par mon interprète préférée, Martha Argerich.