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Création à Leipzig le 19 octobre 1837 par le compositeur au piano.
Considéré par le critique Schumann comme entrant « dans la catégorie des œuvres les moins profondes » de Mendelssohn et loin d’égaler le concerto en ré mineur de Mozart, ce concerto est souvent jugé sévèrement encore aujourd’hui. Clara Schumann, interprète privilégiée du maître de Leipzig le jouait pourtant volontiers. Souhaitant toutefois atténuer la remarque à l’encontre de son ami (qui ne supportait pas la critique) Schumann compare l’interprète à Mozart dont il voit en Mendelssohn la réincarnation. « J’ai souvent pensé à part moi que Mozart devait jouer comme ça. » S’il est vrai que la facture de l’œuvre très classique semble bien simple à plus d’un endroit, elle n’en est pas moins fort expressive et suppose un pianiste véritablement romantique capable de donner vie à l’intense Allegro appassionato initial, de subjuguer la ferveur de l’Adagio qui n’a rien a envier à Paulus et de se transporter avec toute la fièvre que recèle le Presto. Tout commence dans un lent soupir exhalé du silence qui se déploie en une respiration de plus en plus haletante, jusqu’au tutti scandé où l’orchestre et le piano alternent sur des variations du thème avant une retombée soupirante qui renvoie à la respiration initiale. Puis les violons reprennent une variation legato du thème, presqu’insouciante et enfantine. L’omniprésence du thème unique modulé diversement constitue toute la tension dramatique qui après une nouvelle intervention guillerette des violons se mue dans leurs graves pilonnés, laissant au piano libre court pour exprimer toute la douceur perlée de la partition s’égrenant sans rupture vers l’adagio aux accents très mozartiens. Un subtil solo soutenu par de doux cors fait la part belle au pianiste mais exige une vraie finesse de l’orchestre pour ne pas heurter la ferveur du soliste. Dénouement vivace en forme d’invitation de nouveau guillerette des violons. On reste malgré tout il est vrai très loin des grandes œuvres du maître.