
Nous aurions pu prendre bien d’autres aspects traités dans ce film pour titrer notre article. Mais c’est la phrase d’ouverture du célèbre film de Charlie Chaplin, autant dire que c’est là le cœur du message du cinéaste.
Thomas Debesse, sur sa toute nouvelle chaîne « N’oubliez pas de vivre », nous livre une étonnante, émouvante, bouleversante analyse de ce film, coupé en partie dans la version de 1972.
Sans polémique, mais alignant les faits, selon son habitude, Thomas Debesse nous révèle un film d’une poignante actualité, là où on ne l’attendait pas de nos jours.
The Kid est un film muet de Charlie Chaplin, sorti en 1921. Nous fêtons donc cette année le centenaire de ce film. c’est un film qui permet de méditer sur le sens de la maternité.
En introduction de cette vidéo, Charlie Chaplin commence son film avec la scène d’une femme qui sort d’une clinique avec un nouveau-né, et cette phrase : « la femme dont le péché était la maternité ». Avec beaucoup de finesse, Charlie Chaplin n’écrit pas que la femme est mère parce qu’elle a péché, ce n’est pas ce qu’il dit, il écrit que sa maternité est un péché.
Il ne décrit pas le jugement moral que porte la société sur les circonstances de la maternité, mais sur la maternité en elle-même. Charlie Chaplin témoigne par son film qu’en 1921, la maternité est vue comme un péché.
En 2021, un siècle plus tard et après la révolution sexuelle, on pourrait croire que la notion de péché n’existe plus et qu’elle est enterrée… Et pourtant, il y a bien un péché que la société actuelle ne pardonne pas : c’est la maternité.
100 ans après le film « The Kid », la maternité est toujours vue comme un péché qu’il faudrait peut-être expier.
« Sorti en 1921, explique Thomas Debesse, le film The Kid est entré dans le domaine public, mais j’ai découvert que la version que l’on trouve ordinairement dans le commerce est une réédition d’un nouveau montage datant de 1972 et supprimant trois scènes de la version originale de 1921. En terme de durée d’exploitation, cette nouvelle version est minoritaire.
Dans l’une de ces scènes originelles, que l’on retrouve heureusement en supplément, tandis que le livre du Passé s’ouvre au chapitre des Regrets, une phrase est prononcée, incomplète : « Comment pourrais-je expier la souffrance que j’ai — », et cette phrase est interrompue par une autre, suspendue elle aussi : « C’est trop tard désormais, à moins que l’enfant — »…
On y voit les souffrances de la mère qui a d’abord abandonné son enfant, et quand elle a regretté son geste, l’enfant était déjà perdu. »