
« Demain, nous fêterons les… Michel ». Voici ce que nos oreilles sont condamnées à entendre par madame Météo – qui nous parle en ce début d’automne du Premier Rayon de soleil tardif-. A croire que le mot « saint » gêne la culture laïciste à la française. Peut-être parlerons-nous bientôt du deuxième monument le plus visité en France comme le « Mont-Michel »… Avouez, cela sonne curieux. Heureusement, aujourd’hui, cette Merveille porte encore bien le nom de l’archange et résonne dans nos cœurs : le Mont-Saint-Michel. Saint Michel est aussi appelé l’Archange du Premier Rayon… Les propos de Madame Météo n’étaient donc pas tous déformés ! Selon la Tradition, notre saint, patron de la Normandie, est celui qui pèsera les âmes au jugement dernier et qui les conduira sur l’autre rive, le ciel ou l’enfer. Il est fêté le 29 septembre (avec les deux autres archanges Gabriel et Raphaël), alors n’hésitons pas à le prier !
Un peu de hauteur
Michel vient de l’hébreu « Mi ka el » qui signifie « Qui est comme Dieu ». Dans la Bible, il est présenté comme un ange ou un archange. Dans le livre de l’Apocalypse (12,7-9), Michel est celui qui, accompagné d’anges, combat le démon : « Il y eut alors un combat dans le ciel : celui de Michel et de ses anges contre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec l’aide des siens, mais ils furent les moins forts et perdirent leur place dans le ciel ». Ce passage, écrit par saint Jean, nous rappelle pourquoi saint Michel est toujours représenté terrassant un dragon. Saint Michel est celui qui lutte pour rétablir la justice divine, qui défend le Peuple de Dieu contre ses ennemis et contre le Diable (littéralement, le Diviseur). De manière plus factuelle, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les troupes aéroportées le choisirent comme saint patron, voyant dans cet ange « ailé » l’ancêtre du parachutiste contemporain !
Le culte de saint Michel s’est développé à partir de la fin du Ve siècle en Italie, sur le Monte Sant’Angelo, dans le massif du Gargano (Pouilles). Puis, en 590, saint Michel protégea Rome de la peste, c’est pourquoi sa statue s’élève au-dessus du château Saint-Ange, non loin du Vatican. Le culte s’est ensuite développé à partir du VIIIe siècle au Mont-Saint-Michel, en Normandie. Vers l’an 1000, de nombreuses chapelles, édifices et sanctuaires lui ont été dédiés. Ils sont le plus souvent édifiés sur des hauteurs, dans des lieux élevés pour rappeler que saint Michel est le chef des anges. A Lyon, le sommet de la basilique Notre-Dame de Fourvière, est couronné par une grande statue du saint terrassant un dragon, pour ne citer que cet exemple.
La colline du Vatican
Le 5 juillet 2013, le pape François, accompagné de Benoît XVI, a consacré la cité du Vatican à saint Joseph et à saint Michel, l’archange qui vainc le mal. C’est désormais une statue en bronze haute de 5 mètres qui domine le palais du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican, dans les jardins du petit Etat. Le Saint-Père a prié l’archange de veiller sur le Siège apostolique, de défendre l’Eglise contre le Mal et de ce qui la menace, et lui a demandé de rendre les hommes « victorieux contre les tentations du pouvoir, de la richesse et de la sensualité ».
Que saint Michel « nous défende du Malin et qu’il s’en débarrasse », a encore insisté le Pape en ce jour d’été où était publié son encyclique Lumen fidei. Le jour de la publication de la première lettre encyclique de François, sur la foi, le Pape consacre le Vatican à l’archange considéré comme le défenseur de la foi et protecteur de l’Eglise catholique. Ce jour est aussi inscrit au cœur de l’Année de la foi. Tout a un sens, tout est articulé et l’archange Michel fait ce lien entre la terre et le ciel.
Cette sculpture a aussi pour but de nous rappeler que le mal sera vaincu et que nous sommes soutenus par les anges de Dieu.
« O glorieux archange saint Michel, qui toujours contemple la Sainte Face de Dieu, garde-nous fermes sur le chemin de l’Eternité ».
Laurène de Beaulaincourt