Au Vatican, on s’intéresse de près aux technologies numériques. A l’occasion de la Journée Mondiale des Communications sociales, le Pape a invité les chrétiens à se servir des nouvelles technologies pour humaniser le monde. En clair, utilisez votre smartphone, oui, mais ne vous enfermez pas dedans !
Ce 24 janvier 2016, la 50e Journée mondiale des communications sociales a pour thème « Communication et miséricorde : une rencontre féconde ». Le langage du Pape est clair : « si notre cœur et nos gestes sont animés par la charité, par l’amour divin, notre communication sera porteuse de la force de Dieu ». C’est-à-dire ? Que cette communication soit virtuelle ou réelle, l’essentiel, pour François, reste en effet le cœur de l’homme et « sa capacité de bien user des moyens mis à sa disposition » car « ce n’est pas la technologie qui décide si la communication est authentique ou non ». Tous les moyens numériques (mails, sms, réseaux sociaux, etc) peuvent ainsi être « des formes de communication pleinement humaines ». « Les réseaux sociaux sont capables de favoriser les relations et de promouvoir le bien de la société, se réjouit le Pape, mais ils peuvent aussi conduire plus tard à des polarisations et des divisions entre les personnes et les groupes ». « Le domaine numérique est une place, un lieu de rencontre où l’on peut caresser ou blesser, avoir une discussion profitable ou faire un lynchage moral ».
Il faut dire que les réseaux sociaux (facebook, twitter and co) sont souvent décriés pour leur capacité à virtualiser les relations humaines : à travers internet, les rapports peuvent être faussés, et la personne peut tomber dans l’irréel, comme un refuge parfois triste ou violent.
Alors que le numérique n’est qu’un instrument de communication parmi d’autres, le risque est de se cacher derrière les écrans et croire que l’on peut agir différemment que si l’on était en face de la personne. C’est faux et lâche, nous rappelle François. Si le réseau est bien utilisé, il peut « faire grandir une société saine et ouverte au partage », consciente que contribuer à la « solide proximité entre les enfants de Dieu » est fondamental dans notre monde « divisé, fragmenté, polarisé ».
Quelque part, le miroir des écrans reflète notre propre manière d’agir avec les autres : il peut donc parfois déformer, nous isoler dans notre égoïsme mais aussi mettre en valeur la beauté de la communication et de l’écoute.
Alors, osons la rencontre, les relations en vérité toujours, avec un cœur généreux, et ne nous camouflons pas ! Comme aimait à dire Shakespeare : « la miséricorde descend du ciel comme la fraîcheur de la pluie sur la terre ». Une bénédiction. A accueillir et à répandre… grâce aux moyens de communication !