Nous reprenons notre série « Qui suis-je? en Bref » avec cette distinction loin d’être inutile entre courage et audace !
Est-il nécessaire d’être courageux pour avoir de l’audace ? Le courage est dans l’adversité une force qui permet d’affronter sa peur. Peur de la souffrance, du noir, de l’autre ou de l’effort tout simplement. Et c’est souvent là que se situe la confusion. Face à l’effort, en effet deux sentiments peuvent se mêler. Celui de la paresse, liée à la crainte de la peine engendrée par l’action à mener (et là il faut du courage) et celui du découragement face à l’ampleur de la tâche et là il faut de l’audace. Lorsque nous désirons une chose, elle devient notre but. Ou le but est facile, voire immédiat, ou la route est longue et ardue avant de parvenir à nos fins. L’audace est cette capacité de l’âme qui permet d’aller de l’avant, de surmonter les obstacles (s’ils sont réalistes). Sans audace nous ne pourrions jamais aller au-delà de l’immédiat facile. Nous serions donc incapables de nous dépasser. Cette capacité fait partie intégrante de tout être humain, mais, comme n’importe quelle passion de l’âme, comme tout muscle, moins elle est pratiquée, plus elle est atrophiée. Confondre courage et audace c’est laisser dormir l’audace et concentrer notre attention sur l’effort ou la crainte. Ce ne sont pas les mêmes ressorts. En effet on peut n’avoir aucune peur de la pénibilité, mais être découragé par l’ampleur du travail. C’est une formidable espérance de savoir que nous avons en nous la capacité à nous dépasser et qu’il suffit « juste » de la muscler. Or comme dit Aristote, la vertu s’acquiert par répétition d’actes vertueux.