
Décidément, Pierre Etienne Serey est un vigneron à suivre, enfin si vous tenez la distance ! Nous vous avons présentez récemment (ici) son bergerac blanc Atypique le bien nommé, du domaine Château les hauts de Caillevel. Son demi-frère rouge, Fruissance, n’en est pas moins bien nommé. La puissance du fruit s’impose comme une rosace aux sensations multiples. A l’ouverture, c’est la puissance du petit fruit frais, un rien de printemps qui au bout d’une demi-heure laisse la place à des fruits plus mûrs, bien que la groseille surnage librement dans une ambiance de prune. Le merlot dans toute sa splendeur tout juste soutenue par un rien de Malbec, une simple dime pour la tenue. Dans cette puissance que l’on voudrait mâcher, demeure pourtant la vivacité du vin tout juste tiré. Impression de sortie de vendange au cœur des arômes plus automnaux.
Si on a tout à fait plaisir à le boire maintenant, il est assuré de gagner en rondeur et en fruits murs d’ici deux ans. Millésime 2020 que l’acidité et l’alcool permettront de tenir correctement avec une belle apogée vers 2023/24, malgré un tanin plus discret.
Toutefois, en l’état, sa fraîcheur nous a inspiré un accord réussi avec un thon tout juste snacké dans un coulis de tomates suffisamment désacidifié pour glisser en bouche du vin au plat. Relevé de menthe fraîche l’ensemble tutoyait le divin. Mais dans deux ans, il faudra envisager de passer sur belle viande blanche ou du bœuf, la légèreté du tanin ne sera ainsi pas métallisé par le gras de la bête.