Domaine Sainte-Madeleine, la saveur du vézelay
Qui ne connait la célèbre colline éternelle du haut de laquelle plus de deux milles ans d’Histoire veillent sur les vallons et les coteaux du Morvan ! Site druidique, refuge des reliques de la Madeleine, l’apôtre des apôtres, chère au cœur du Christ, pécheresse repentie, prostituée célèbre, aujourd’hui encore point de convergence des pèlerins, mais, depuis quelques années, cité de la voix et enfin, récemment, basilique restaurée, lumineuse de blancheur qui se détache des arbres accrochés à la colline.
Moins célèbre, une petite AOC, ou AOP, selon les dénominations retenues, vézelay est également un vin de Bourgogne dans l’air chablisienne. Souvent tendu et sec, le vézelay n’a pas la réputation de son proche aîné minéral, le chablis qui a envahi tous les restaurants de l’hexagone. Et, pour être honnête, on pourrait dire du vézelay, qu’il est un petit vin sec parfois bien fruité, précurseur des saveurs chablisiennes. Un chardonnay plaisant à boire et, pour bien des cuvées, nous pourrions en rester là avec tout l’agrément que ce type de vin peut procurer, servi frais.
Mais au détour d’un chemin étroit, un domaine a vu le jour il y a quelques années et, même s’il n’est pas le seul à emprunter ce sillon, il donne du vézelay une tout autre saveur. Le domaine Sainte-Madeleine éclot peu à peu, comme le raisin arrive à maturité. Avec ses deux cuvées, nous sommes bien dans l’aire d’appellation, mais la rondeur s’invite en bouche, particulièrement pour la cuvée parcellaire, qui, sans perdre la tension attendue, laisse pourtant une nette impression des chardonnays du centre de la Bourgogne viticole. Un entre deux zones en deux paliers. La cuvée d’assemblage parcellaire, plus sèche et plus typique du vézelay, malgré son approche enrobante et la cuvée parcellaire, Les Saulniers, nettement d’un autre monde, à boire cependant frais pour maintenir la tension, sans la laisser se dissoudre dans la rondeur qui, chaude deviendrait lourde et « alcooleuse »