Portons le béret !
Aujourd’hui, je vous invite à porter le béret, et à permettre à nos jeunes enfants de participer à une renaissance. Au milieu des casquettes américaines et autres couvre-chefs peu seyants, faisons fi de la mode en renouant avec notre culture : dès maintenant équipez-vous, équipez vos enfants (internet permet d’en trouver pour toute la famille) !
Origine
Le béret, coiffure souple en feutre, est couramment défini comme une toque de laine ronde et plate, viendrait du mot gascon (Savinien de Cyrano de Bergerac en aurait-il porté ?) berret.
Si 2000 ans avant JC, un bas relief découvert en Sardaigne représente des hommes coiffés de béret et si 1000 avant JC, un homme dans une tombe a été découvert au Danemark coiffé d’un béret, l’origine habituelle de la coiffe est traditionnellement située dans le Béarn. Son ancêtre serait une sorte de pèlerine qui couvrait la tête et les épaules des soldats romains lors de l’occupation de la vallée d’Aspe. Une fois les occupants partis, les habitants l’auraient adapté en ne conservant que l’essentiel : le couvre chef. Cette coiffure a ensuite fait partie d’ un ornement sacerdotal rouge foncé, qu’ au temps de Saint-Cyprien, évêque de Carthage, martyrisé en 258, on baptisait « le byrrium« Les bergers béarnais des vallées d’Aspe et d’Ossau se mirent à tricoter des bérets qui, à l’usage, se feutrèrent et les protégeaient alors des intempéries. Ce même béret fut bien plus tard appelé « béret basque », à cause d’une intervention de Napoléon III, ne voyant à Biarritz que des têtes coiffées de bérets.
Le béret devint peu à peu un emblème national, un symbole associé à l’image du Français.
L’usage du couvre-chef avec notre entourage
L’usage du béret, pour les adultes comme pour les enfants, comporte un avantage de taille : il permet d’apprendre quelques règles de savoir vivre, de courtoisie, règles qui doivent toujours être orientées vers la vie de relation. En cela profitons du bon sens de nos anciens en abordant le sujet de l’usage du couvre-chef et du savoir-vivre.
Une règle de base : on ne porte pas le chapeau sur la tête à l’intérieur, encore moins lorsqu’on est invité. Lorsqu’on est invité, l’usage veut qu’on ne le garde pas à la main, mais qu’on le dépose à l’entrée, avec ses effets. Un usage fort agréable pour l’entourage est de porter la main à son chapeau pour saluer quelqu’un que l’on croise. En soulevant de la sorte son couvre-chef, on esquisse le mouvement par lequel on enlève le chapeau. En revanche, si on s’arrête, surtout s’il y a une dame (oublions le regard inquisiteur de la ministre des Droits des femmes), on l’enlève, en signe ostensible de respect. (c’est très beau de souligner ce respect envers la femme, temple de la vie, sentinelle de l’invisible !)
Lorsqu’on vit ces règles, et lorsqu’on les apprend à un enfant, il est intéressant de réaliser qu’on apprend un acte humble et réaliste qui est celui de se soumettre à des règles qui ne viennent pas de nous. Nous faisons l’effort de nous assujettir à des règles qui, non seulement ne peuvent pas nuire à la relation, mais au contraire, la souligne.
L’usage du couvre-chef dans les églises
Dans ce contexte de respect, l’homme ôte également le béret comme tout autre chapeau dans une église, ainsi que dans tout cimetière chrétien. Saint Paul disait : « Tout homme qui prie ou prophétise la tête couverte fait affront à son chef » (1 Co 11) et de même l’ancien droit canon, en vigueur jusqu’en 1983, stipulait « § 2 Quand ils assistent aux fonctions sacrées, spécialement à la Messe, soit à l’église, soit au dehors, les hommes doivent être découverts, à moins que les circonstances n’imposent le contraire, ou que les usages n’exigent qu’ils restent couverts » (Canon 1262)
Même si le nouveau droit canonique ne mentionne rien sur ces facettes vestimentaires, si nous nous découvrons devant une personne, combien plus devons nous le faire devant notre Créateur, devant le Roi des rois ! Pour finir et pour illustrer ce dernier propos, voici un extrait de la chanson du béret en français …
Quand grand-papa travaille dans la vigne,
Et qu’à l’église on sonne tant et plus,
Pour la prière, il l’enlève et se signe,
Plus de béret quand sonne l’angélus.
… et en gascon !
Quand lou papi trabaillo à la bigno,
Et qu’a la glèyzo sounon tant et plus,
Entà la prièro se déscoubrich, et sé signo,
E nat bérét quand souno l’angélus.
(Article précédemment publié sur le site des hommes-adorateurs et revisité pour les lecteurs de Cyrano.fr.)