Le dernier numéro d’Etudes normandes vient de paraître.
En ce début d’année 2022, impossible d’échapper aux titres de la presse régionale concernant la filière équine ! Des perspectives de valorisation du fumier de cheval vers la méthanisation à la construction imminente du campus équin de Goustranville associant les compétences reconnues du Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines (CIRALE) et de l’école vétérinaire d’Alfort (EnvA) afin de former, à terme, une petite centaine d’étudiants en santé équine, l’actualité accorde une place de choix au cheval et plus particulièrement à la filière équine normande.
Rien d’étonnant pour une région qui se classe en tête, à l’échelle nationale, des emplois liés à une filière aux caractéristiques plus diversifiées qu’il n’y paraît. Car derrière l’expression générique de la filière cheval dont on ne voit le plus souvent que les aspects les plus médiatisés (courses prestigieuses, éleveurs vainqueurs de courses emblématiques, prix record à une vente de yearlings…), se cachent une grande diversité d’activités ainsi qu’une multitude d’acteurs et d’initiatives. Les sports hippiques, qui concernent les courses, sont à distinguer des sports équestres (saut d’obstacles, concours complet…) et des simples loisirs. Ce numéro d’Études normandes s’en fait l’écho en apportant des éclairages spécifiques sur une filière qui place la Normandie en tête des régions françaises pour l’économie du cheval.
L’entrée en matière historique nous rappelle, ô combien, que la passion normande pour le cheval est une construction lente et patiente depuis le xviie siècle. En effet, que de chemin parcouru depuis les lieux fondateurs de la renommée normande du haras du Pin et du dépôt d’étalons de Saint-Lô ! Aujourd’hui, le Conseil des chevaux de Normandie, qui rassemble toutes les familles du cheval normand, fédère leurs acteurs et impulse des projets innovants. Pour les mener, le pôle de compétitivité national Hippolia illustre bien l’importance sociale et économique d’une filière dont les objectifs en matière de formation exigent de plus en plus la professionnalisation des métiers liés au cheval. Dans ce contexte, l’exigence de la qualité aujourd’hui convoquée pour résister à la concurrence internationale est une nécessité : éleveurs, haras et courses y contribuent depuis des décennies. Mais au-delà des élites de la filière qui sélectionnent les animaux, les hommes et les espaces, chevaux de loisirs et de trait aux fonctions renaissantes de même que poneys et ânes occupent plus largement l’espace régional. Avec 1 cheval pour 28 habitants (1 pour 63 au niveau national), la passion des Normands pour les équidés n’est pas un vain mot !
Philippe MADELINE, professeur de géographie à l’université de Caen Normandie, et Maxime JULIEN, docteur en géographie, professeur en classes préparatoires aux grandes écoles
Sommaire du numéro de Mars 2022
Dossier : Le cheval, une passion normande
- Une brève histoire du cheval en Normandie du XVIIe siècle à nos jours
Alain TALON, directeur du patrimoine et des musées du Département de la Manche - Les haras privés, à la base de la sélection équine
Maxime JULIEN, agrégé et docteur en géographie, chercheur associé à l’ESO-Caen (Espaces et Sociétés) - Les courses, des compétitions au cœur de la filière
Maxime JULIEN, agrégé et docteur en géographie, chercheur associé à l’ESO-Caen (Espaces et Sociétés) - L’équitation en Normandie : entre excellence sportive et loisirs diversifiés
Fanny LE MANCQ, sociologue, maîtresse de conférences à l’UFR STAPS de l’université de Caen Normandie, et Céline VIAL, économiste, ingénieure de recherche à l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) - Le Conseil des chevaux de Normandie, au service de la filière équine
Lola QUITARD, directrice du Conseil des chevaux de Normandie - La double casquette de Laurence Meunier
Propos recueillis par Jean-Jacques LEROSIER, journaliste - Apprendre les métiers du cheval par une formation spécifique
Charlène LOURD, ingénieure d’études et de développement, Institut français du cheval
et de l’équitation (IFCE), haras national du Pin - Les chevaux de trait : déclin et renaissance
Pascal BOUILLÉ, ingénieur agronome, Conseil des chevaux de Normandie
Regards variés
- La Manche : approche historique d’une mer difficile
Olivier CHALINE, professeur d’histoire à Sorbonne Université - Des femmes normandes dans la Résistance
Marie PICARD, doctorante en sociologie, université de Rouen Normandie - Lieux de mémoire : la Lieutenance, un fleuron de la ville de Honfleur
Johanne GALLET, pôle patrimoine et lecture publique, directrice de la Lieutenance, Ville de Honfleur
Pages de la fondation Flaubert : Le théâtre de Louis Bouilhet (1821-1869).
Ami de Flaubert, poète et dramaturge rouennais oublié de la postérité
Noémi CARRIQUE-MOUETTE, normalienne et agrégée de lettres modernes
La Normandie dans les livres
Comme toujours vous pouvez le commander sur le site de la revue ou le trouver à l’Armitière