Une régate de rêve au large d’Ys

Une régate de rêve au large d’Ys

    Si après avoir rêvé au large de Douarnenez au destin tragique de l’Atlantide bretonne disparue dans cette baie désormais mythique, il vous vient l’envie de prolonger l’instant magique du ressac ou de revivre les riches soirées de l’ile d’Ys, alors faites escale à la Régate.
    Vous n’y trouverez pas la richesse du roi Gradlon, mais le charme de la serveuse n’a rien à envier à celui de sa fille Dahud. Simplicité, sourire et passion vous accueilleront dans un cadre moderne mais sobre.

    Le patron viendra fièrement vous présenter sa carte de produits frais, dont il vous dévoilera la provenance avec plus de magie que l’apocryphe récit de Pierre Le baud, contant en 1495 la première légende de la cité perdue.

    Vous pourrez y siroter de délicieux cocktails préparés au bar selon votre goût, avant de profiter de la spécialité de la maison, le homard grillé, pour un prix si raisonnable qu’il serait peccamineux de s’en priver. Si toutefois vous décidiez d’affronter le péché au risque d’être englouti avec Dahud, alors accordez-vous une sortie de pêcheurs (cette fois-ci) avec la délicieuse soupe de poissons qui exhale une revigorante odeur de pleine mer. Restez sur le pont et dégustez, à même la coquille, les Saint-Jacques aux lardons et potiron, cuites avec une telle perfection que se devine sous l’onctuosité de la chair, la vie qui l’animait encore quelques minutes à peine avant de vous régaler. Si vous aimez découvrir la finesse dans nos vieux plats de cantine, alors tentez en guise de madeleine de Proust la brandade de cabillaud. Vous aurez ensuite de quoi hésiter entre les figues rôties ou l’étonnant soufflé au Grand-Marnier.

    Ainsi, pour 18 à 32 euros (14 pour le déjeuner en semaine) vous vous serez offerts une soirée au grand large bien plus réelle que cette « catastrophe légendaire, à la limite de l’escroquerie . » Puisque selon Christian-Joseph Guyonvarc’h (mythographe et linguiste, spécialiste de l’histoire celte), « on a littéralement fabriqué, aux dépens de Dahud (et de la vérité) un véritable conte pour touristes à qui on se garde bien d’apprendre qu’il ne date que du premier quart du XXe siècle. »

    La soirée que vous passerez à la Régate ne sera ni une catastrophe, ni une escroquerie, mais un moment de grâce et de volupté, sans ostentation ni flagornerie…

    Site du restaurant

    Illustration Cité d’Ys Alain de Jeanlis

article paru le 7 décembre 2013. toujours d’actualité !

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