Druyes les belles fontaines, de la contemplation à la dégustation
Parmi les plus village de l’Yonne, se trouve peut-être un des futurs plus beaux villages de France. Et par l’histoire, la nature, l’architecture, comme la gastronomie, la place ne serait assurément pas volée et ce ne sont pas les comtes d’Auxerre qui diraient le contraire, eux qui avaient faits du château une de leur résidences privilégiées tant les forêts, encore bien présentes aujourd’hui étaient propices à la chasse.
Si le château fort de l’an 1000, des comtes de Nevers, reconstruit au XIIème siècle assure de longue date la défense de la région depuis un promontoire à la vue imprenable et veille toujours sur la vallée, ce n’est pas le caractère défensif du site qui ouvre l’histoire de ce petit village bourguignon, aux sources de la Druyes, mais un homme solitaire qui pourtant contribua à façonner l’Occident tout entier.
Au VIème siècle, un moine italien, vient se perdre dans une grotte nichée sur les bords marécageux des sources de la Druyes et divers autres courts d’eau. Une zone que le saint homme contribuera à assainir et dont la réputation de sainteté attira des moines d’abord et des fidèles ensuite au point de donner naissance à un petit village et son abbaye. Romain d’origine, c’est probablement de là que vient son nom. Très jeune, il abandonne la vie du monde et rentre au monastère de Subiaco où il mène une vie édifiante au point d’attirer un jeune moine, Benoit, qu’il accueillera dans sa grotte de Subiaco et dont la légende du fondateur du monachisme occidental raconte quelques faits merveilleux. Mentor du futur fondateur de l’ordre des bénédictins, il quitte l’Italie et parvient dans ces contrées reculées de l’auxerrois sans doute attiré par la réputation de sainteté de l’évêque du lieu saint Germain.
Il fit donc halte dans ce lieu célèbre dans l’antiquité pour ses origines druidiques et que déjà le grand saint Martin avait traversé. Là il mena une vie ascétique et érémitique qui attira les foules et lui permit de travailler à l’extinction du paganisme dans ces contrées. Il fonda la première abbaye bénédictine de France ici même. Le premier disciple de saint Benoit, saint Maur vint le rejoindre un temps puis l’abbé s’éteint le 22 mai 543. Inhumé dans la basilique qu’il avait construite et dont il e reste plus rien aujourd’hui, ses reliques furent déplacées aux invasions barbares et dispersées. Le monastère pour sa part fut reconstruit un peu plus loin à Andryes.
Le village, pour sa part poursuivi sa propre vie entre les sources, le château et la nouvelle église Saint-Romain. En 2020, on ne compatit plus que 267 habitants autour de la grotte du saint, toujours indiquée par une croix et sous les auspices du viaduc cher aux amateurs de sensations élastiques fortes.
Parmi d’autres centres d’intérêt, la chèvrerie Les petits cabris, ferme Saint-Martin, propose une excellente et raffinée déclinaison de chèvres.
Au bord de la source, la municipalité met chaque année en location une guinguette. En cette année 2023, elle est tenue par un jeune couple dont le chef est un des talents prometteurs de l’Yonne.
Ils ont ouvert il y a peu pour l’éphémère saison printemps été 2023 et déjà il faut s’y prendre tôt pour réserver ! Pour leur première maison en couple, Pacôme au service aussi souriant qu’efficace et François aux fourneaux toujours aussi originaux ont fait de la Guinguette des Sources une étape gastronomique ! A l’heure où les étoilés s’emparent de la « street food » (pardon d’écorcher vos oreilles) au pied du splendide château medieval de Druyes les belles fontaines on revisite la cuisine traditionnelle. La signature du chef pour faire d’une andouillette un voyage gustatif ou d’un simple boudin un moment de plaisir ? Ses sauces et condiments !
Difficile de décrire la finesse et l’équilibre de ce carpacio de tête de veau ou l’élan marin de ces couteaux au menu du jour pour la vertigineuse somme de 19€! Le tout dressé sur un élégant service dépareillé chiné ici ou là !
Conseillé par un sommelier un rien gourmet on trouve sur les rives des sources outre un cadre splendide, de jolies bouteilles de vin de Bourgogne ou un très équilibré Spritz bourguignon ! Mais notre mention œnologique va aux vins du Domaine Houblin-Vernin qui à eux seuls valent le détour !
Le tiercé gagnant assuré que cette cuisine, ce vin et ce village !