Chablis, connue dans le monde entier pour son vin aux accents minéraux marqués, est également une véritable cité gastronomique où plats et vins se mettent en valeurs réciproquement. Dans notre pérégrination nous n’avons retenu que quelques tables, mais selon vos goûts, vos envies du moment et votre bourse, vous trouverez bien des escales charmantes. Nous avons sélectionnées celles qui vous permettront de profiter d’une belle cave et de bons conseils en même temps qu’une jolie carte du chef.
Il n’est qu’une table que nous déconseillons fortement, sauf pour le vin, c’est le Mafoux dans l’immeuble de William Fèvre. On ne sait ce qui se dispute la première place, du service peu aimable ou de la cuisine de cantine.
Le Wine not, l’excellence décontractée.
Reconnue internationalement pour sa cave exceptionnelle, ses bouteilles rares et anciennes, la cuisine type bistronomique assure un raffinement qui n’a pas à pâlir devant l’excellence des flacons. Le choix de vin au verre, du chablis ou d’ailleurs, mets de jolies cuvées à la portée de chacun pour une traversée œnologique envoutante qui confine au ravissement lorsqu’elles sont légèrement accompagnées de tapas raffinés. On y passe un moment simplement excellent le temps d’un verre au comptoir ou à table pour un repas détendu. Assurément le voyage œnologique le plus recherché de la ville voire de Bourgogne. Un voyage qui commence à la lecture enivrante de la carte.
Au fil du zinc, la quintessence de l’accord mets et vins
Si « accord mets et vins » a un sens, c’est bien ici qu’il le trouve ! Si la carte des vins regorge de pépites (enfin un restaurant qui ne se contente pas d’être le déversoir des agents co’) pépites de toute la Bourgogne et d’ailleurs, nous sommes dans le saint des saints chablisien et le menu est taillé pour les vins de Chablis avec une déclinaison possible jusqu’au grand cru pour des prix tout à fait honnêtes.
La carte présente de beaux domaines et quelques raretés comme ce Vincent Dauvissat 2015 distillé au compte-goutte qui ravit les deux testeurs (caviste et sommelier) que nous sommes.
Le service, jeune et aimable, se plait à la présentation des vins comme des plats.
Quant au chef Matthieu Sagardoytho, il sert à merveille le travail des meilleurs vignerons. La cuisine se plait à travailler les produits de saison avec cette transversalité d’agrumes des vins de Chablis. Les cuissons sont parfaites et savent se faire craquantes ou fondantes selon les mets rehaussés de sauces subtiles et discrètes.
Les sèches mandarines étaient à elles seules un voyage. Mais plus encore le poulet alliait à plaisir l’amertume du navet fondant et celle sucrée de la mandarine.
Un joli moment où mets et vins passaient en bouche dans un subtil équilibre tant de structure, d’arômes que de saveur si l’on souligne ce jeu sur l’amertume. Le nouveau sommelier, passionné n’est pas surprise et je ne peux m’empêcher de signaler l’aligoté vendanges tardives de chez Matrot, une pure merveille ! Là aussi le voyage est assuré et offre un va et vient entre le terroir et l’exotisme qui nous ravit au réel et nous dépose aux portes du rêve
L’hostellerie des clos, prévenance et bienveillance !
Quelle prévenance !
C’est le mot qui résume tout et qui vous saisit depuis l’instant où vous franchissez le seuil de l’hôtel jusqu’au moment où vos pas, à regret, vous éloignent de cette maison où la gentillesse semble un ADN commun à tout le personnel !
Certes, le spa contribue à détendre le corps, tout autant que la terrasse délasse l’esprit quand l’âme frétille devant cette impressionnante carte des vins. Mais tous ces agréments sont portés par cette prévenance naturelle, simple et empreinte de gentillesse du personnel.
Ainsi portés, nous savourons avec d’autant plus de plaisir la cuisine originale et/ou locale et les quelques 900 vins de la carte, pour la plupart de vieux millésimes… une particularité qu’il est de plus en plus rare de trouver en restaurant. Quant à la carte des digestifs elle n’est pas en reste de sorte que l’escale chablisienne possède tous les atouts propres à ensorceler le gastronome.
Un bémol malheureusement, les chambres sont bruyantes et les nuits peuvent être notablement écourtées si vous avez le sommeil léger !
Mais cette gentillesse prévenante comble largement cette défaillance et c’est vraiment un séjour agréable que cette escale bourguignonne !
Nitry – Auberge de la Beursaudière, la tradition et le bon vin à quelques kilomètres de Chablis
Voilà une table où traditionnel veut dire traditionnel ! Sans lourdeur, tout en restant copieux, la Bourgogne défile agréablement dans l’assiette avec une disponibilité et une qualité d’attention de toute l’équipe qui met tout le monde à l’aise. On est à la Beursaudière tout simplement chez soi … en mieux.
Ne cherchez pas la créativité gastronomique ici. Mais le traditionnel est inventif sans dénaturer l’authentique que promet la carte. Si vous avez des allergies alors la créativité se déploie sans que le rustique déserte l’assiette L’esprit qu’on vient chercher ici ne se dérobe pas.
Le service est tout autant discret qu’attentif et aimable.
On mange du bourguignon traditionnel, mais aussi du bourguignon revigoré comme ce tartare de truite dont les accompagnements servent de promontoire à la truite elle-même.
La carte des vins, très réduite, mais choisie, comprend, même au verre, ce qu’il faut pour passer un agréable moment.
Le touriste voyage ici au cœur de la Bourgogne, dans un cadre authentique et rustique, sans risquer d’être pris pour un portefeuille à pressurer et le bourguignon, pour sa part, retrouvera avec plaisir l’essence même de sa contrée !
L’auberge possède également un agréable hôtel en pleine campagne.