Ouverte en 2004, la voie verte donne une seconde vie à la ligne de chemin de fer de Belleville à Beaujeu, ou de la capitale historique du Beaujolais vers la cité monastique et ses magnifiques hospices, ou encore d’un hospice à l’autre puisque Beaujeu possède, elle aussi, un très vieil hôpital, encore en service, avec une pharmacie ancienne qui vaut le détour. Bref dans un sens ou dans l’autre c’est l’histoire que l’on traverse au milieu des vignes. En partant de Belleville, nous avançons peu à peu vers un dépaysement assuré. Laissant la ville et ses bâtisses imposantes, nous pénétrons dans un ensemble verdoyant à la belle saison, ou magnifiquement coloré à l’automne. Le calme des vignes, la sérénité du Mont Brouilly que nous longeons un temps, sous le regard maternel de Notre Dame des raisins ( ?), nous conduisent jusqu’à la Venise du Beaujolais, Beaujeu et ses canaux, ses petits ponts, ses fontaines. Après une randonnée sous le soleil, à vélo, en roller, en trottinette, ou en poussette, la fraîcheur de la cité historique est l’escale parfaite pour reprendre des forces et, pour les plus aventureux, déguster un peu de beaujolais au caveau ou chez les vignerons du coin. Pour les plus courageux, aux mollets aguerris, la montée au château Saint-Jean offre une vue imprenable sur la vallée et sur une bonne partie du parcours effectué sur la voie verte jalonnée de ces noms de crus qui font rêver, Brouilly, côte de Brouilly, Régnié et son église à deux clochers, bâtie par l’architecte et sur le modèle de Fourvière.
Des voies avec rabattements pour la sécurité des cyclistes, nous offrent des itinéraires bis un peu plus en hauteur, au cœur des villages et au milieu des vignes. Régnié, Lancié, Quincy en Beaujolais, ou encore Saint-Lager, dernière étape avant l’ascension du mont Brouilly, pour les audacieux, encore une fois récompensés par une vue panoramique aux confins du Mont-Blanc.
La descente de ces itinéraires bis, visage balayé par la fraicheur de la vitesse, nous ramène sur la voie verte, sans grand dénivelé. De part et d’autre, des vignerons à l’ouvrage témoignent de la vitalité de la région. Mais pour en cerner toutes les richesses, il faut poser pied à terre, entrer dans les caveaux, chez les artisans, visiter, s’attarder. Bref, les 14 km de voie verte peuvent être avalés en 50 minutes, ou parcourus sur la journée, restaurant ou pique-nique à la clef, échappée belle sur les hauteurs pour récompense.
Article rédigé pour l’Almanach du beaujolais 2023