Cela peut sembler curieux d’aborder l’égoïsme sous cet angle, mais oui, l’égoïsme c’est fondamentalement de la peur. L’égoïste se protège, se calfeutre, en accumulant pour lui comme un écureuil.
Les peurs de l’égoïste sont de multiples natures : peur du manque, peur d’être découvert en vérité, peur de l’autre, complexes, peur du vide, peur d’affronter sa vérité propre etc.
L’égoïste, à y regarder de plus près, capitalise pour lui, utilise les autres et les biens des autres ou la part des autres pour se protéger, se prémunir d’un manque.
Mais l’égoïsme peut aussi être une compensation, comme une drogue, un palliatif qui accumule pour tenter de combler le vide existentiel en lui.
Quoiqu’il en soit, l’égoïste crée une barrière entre lui et le monde et alimente, voire crée ce vide existentiel parce que à rebours de sa volonté, l’égoïste fait le vide autour de lui. La réalité de l’égoïste par nature est superficielle. Les relations n’ont pas de racines, tout est à recommencer car une fois sucé ce qu’il y avait à sucer il faut au taon trouver d’autres victimes.
L’égoïste est rarement conscient de son attitude tant c’est un réflexe de survie qui peut devenir même violent, comme toute compensation lorsqu’elle n’est pas satisfaite.
L’égoïste doit brasser beaucoup d’énergie pour trouver et entretenir ce qui peut lui permettre d’alimenter son désir égoïste. Il se donne ainsi l’illusion de profusion et de sécurité car ayant un potentiel suffisant, voire nombreux, de ressources à sa disposition il croit aller bien alors qu’il ne fait que rassurer ses peurs sans les affronter.
L’égoïsme s’échoue toujours en solitude parce qu’il est par nature solitude (et non solitaire). Le solitaire est l’opposé de l’égoïste. Il croit qu’il n’a pas besoin des autres là où l’égoïste ne peut vivre sans les autres. Paradoxe s’il en est ! L’égoïste garde pour lui, prend pour lui pour sa survie, mais il a besoin de monde autour de lui pour leur prendre justement.
Au fond l’égoïsme est une pathologie du vide, une phobie du manque, non par peur de la privation, mais par peur du réel qu’il refuse ou qu’il craint.