Éduquer son désir ou subir ses désirs, de l’esclavage à la liberté

Éduquer son désir ou subir ses désirs,  de l’esclavage à la liberté

Nous confondons souvent désir et plaisir. Les deux sont liés parce que le plaisir est la satisfaction que procure le désir assouvi. Il n’y a plus de désir quand il y a plaisir, car le premier cède la place au second. Le désir appelle la jouissance de ce qu’on désire qui procure plaisir, joie, satisfaction ou bonheur (notions qui ne sont pas équivalentes).

Le désir est une aspiration vers quelque chose qui est désirée et qui nous manque (nos désirs). C’est une capacité native de l’être humain qui n’est jamais mauvaise. C’est notre capacité dormante, réveillée par nos sens. Une odeur, une image secoue de sa léthargie cette capacité qui alors en se réveillant nous met en mouvement.

Le désir est le principe même du mouvement de l’homme. Sans lui il serait inerte, ne sortirait jamais de lui-même. Parce qu’il répond à un manque, le désir est une capacité d’ouverture qui crée un lien entre nous et le monde extérieur. Sans lui notre rapport au monde serait sans amour, car on ne désir que ce qu’on aime. La question est donc de savoir si nos désirs (ce que nous désirons grâce à notre capacité de désir) sont bons et s’ils sont tyranniques ou si nous savons en rester maîtres.

En effet, si le désir n’est jamais une mauvaise chose en tant que capacité humaine, nos désirs eux peuvent être bons ou mauvais. Il ne faut donc pas moins désirer, mais bien désirer, voire mieux désirer, c’est-à-dire désirer ce qui est bon et savoir ne pas être dominé par nos manques. C’est la condition de la liberté. C’est le principe même de l’éducation.

Pour aller plus loin – Connais-toi toi-même en 7 étapes

Notre illustration Salomé danse lascivement devant Hérode pour avoir la tête de Jean le Baptiste. «La danse de Salomé», de Robert Fowler (1853–1926). Le tableau date de 1885.

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Cyril Brun

Cyril Brun

Cyril Brun est journaliste du vin, critique gastronomique, historien, philosophe et ancien chef d'orchestre Diplômé de maitrise du vin, il est dégustateur et formateur, journaliste et critique gastronomique pour plusieurs magasines ou sites. Titulaire d'une maîtrise en histoire médiévale et d'un doctorat en histoire de l'antiquité, il a été chargé de TD sur Rome et la Grèce archaïque à l'université de Rouen, puis chargé de cours sur la Grèce archaïque et classique, la Mésopotamie et l'Egypte à l’université de Quimper. Les travaux de sa thèse portent sur l'Afrique romaine au IIIème siècle après Jésus Christ, mais il s'est ensuite spécialisé sur la Grèce classique tant pour sa religion que pour ses philosophes. Il parcourt la France pour donner des conférences sur l'anthropologie classique, les peuples mésopotamiens mais aussi la musique, rédiger un guide oenotouristique. Chef d'orchestre depuis l'âge de 16 ans, il a dirigé divers ensemble en se spécialisant dans la musique symphonique (avec une prédilection pour Beethoven) et la musique Sacrée. Il a été directeur artistique et musical de diverses structures normandes : Les jeunes chambristes, la Grande chambre, Classique pour tous en Normandie, les 24 heures de piano de Rouen, le festival Beethoven de Rouen, Le Panorama Lyrique Ces compétences en philosophie, en histoire, en musique, mais aussi en littérature l'ont amené a écrire dans diverses revues musicales ou historiques, comme critique ou comme expert. Poussé par des amis à partager ses nombreuses passions, ils ont ensemble fondé Cyrano.net, site culturel dans lequel il est auteur des rubriques musicales et historiques. Il en est le directeur de la rédaction. Il dirige le site musical CyranoMusique dont il est le propriétaire ainsi que du média culturel Rouen sur Scène. Il est directeur d'émissions culturelles (le salon des Muses) et musicales (En Coulisses), sur la chaîne normande TNVC Il est l'auteur de Le Requiem de Mozart, serein ou Damné ? Les fondements de l'anthropologie chrétienne Une nuit square Verdrel La Vérité vous rendra libre